Le contexte
Depuis le protocole de Sangatte en 1999 puis les accords du Touquet en 2003, la frontière britannique se trouve sur le sol français et notamment à Calais.
Cette ville, historiquement ville de refuge - les républicains espagnols en 1939 - et de passage vers l’Angleterre - refoulement attesté dès 1986 par Amnesty International - est devenue au fil du temps une ville fermée par les grillages et quadrillée par les forces de l’ordre.
D’expulsions en chasses à l’humain, les politiques publiques ne parviennent pas à faire disparaître les personnes exilées qui survivent dans des campements, en lisière ou centre-ville.
En 2002, c’est le démantèlement du camp de Sangatte, en 2006, celui de la «Jungle» afghane.


Aujourd’hui à Calais, entre 1200 et 1500 exilé·e·s errent entre les rues du centre-ville et les campements précaires en périphérie. Depuis deux ans, ces campements sont détruits, et les personnes y survivant expulsées toutes les 48 heures, sans base légale.
Cette politique de harcèlement est renforcée par un arsenal sécuritaire massif qui entérine la politique de terre brulée mise en place dans le Calaisis.
Les personnes exilées font face à une politique migratoire ultra répressive :
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mise et maintien à la rue ;
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privation de biens personnels et confiscation des abris légers ;
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restriction de l’accès à l’eau, la nourriture, et l’hygiène ;
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discrimination à l’entrée des bus gratuits de la ville ;
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arrestations, enfermements et déportations, intimidations et violences.
C’est une fabrique de misère et d’errance.
Face à ces dispositifs d’invisibilisation et de répression permanente, La Cabane Juridique, association née suite à l’Appel des 800 dans le bidonville d’État en mars 2016, a choisi de maintenir son action de lutte pour un accès au droit, pour toutes et pour tous.
En 2015, la création d’une zone de tolérance sur le lieu de La Lande qui deviendra la grande « Jungle de Calais » vise à l’expulsion des squats et campements en centre-ville. En 2016, François Hollande décide de détruire ce bidonville, adoptant la politique de « non-fixation », toujours d’actualité